Édition du mardi 28 juin 2011
Loi de règlement des comptes pour 2010: des divergences sur le coût de la réforme de la taxe professionnelle
Lundi 27 juin, l'Assemblée nationale avait formellement adopté le projet de loi de règlement des comptes pour 2010. Dans son rapport, Gilles Carrez, député du Val-de-Marne, rapporteur général de la commission des finances, revient sur «le dépassement du coût de la réforme de la taxe professionnelle», qui «en régime de croisière est de lordre de 1,2 à 1,5 milliard, doù un coût, après impôt sur les sociétés, de 5,8 à 6 milliards deuros en régime de croisière, contre une prévision initiale établie par Mme Lagarde à 4,5 milliards deuros».
En effet, le Gouvernement estime le surcoût temporaire de la réforme en 2010 à 7,7 milliards deuros alors que lévaluation du rapporteur général sétablit à 9,2 milliards deuros. Cette divergence sexplique par le recours à deux méthodes différentes de chiffrage de la charge supportée, avant réforme, par lÉtat du fait de la taxe professionnelle. Gilles Carrez constate limpact sur le budget de lÉtat de la réforme dans une logique dencaissements et de décaissements, «méthode» qui «présente également lavantage de se fonder sur des chiffres sûrs ceux constatés en exécution et de ne recourir à aucune hypothèse venant affaiblir le chiffrage». En conséquence, le montant retenu des dégrèvements avant réforme est celui constaté en exécution en 2009, soit 13,5 milliards deuros, de même que celui des recettes fiscales avant réforme soit 6,3 milliards deuros, alors que lévaluation du Gouvernement, en revanche, se fonde sur le montant des dégrèvements qui auraient été payés par lÉtat en 2010 sil ny avait pas eu réforme».
En ce qui concerne le prélèvement sur recettes au profit des collectivités territoriales, qui sétablit à 85,3 milliards deuros, il est «en diminution de 540 millions deuros par rapport à la prévision faite en loi de finances initiale» et «hors éléments exceptionnels, il atteint 52,8 milliards deuros, en baisse de 304 millions deuros par rapport à la prévision» en raison, selon le rapporteur, «dune dotation au titre du fonds de compensation de la TVA (FCTVA) inférieure de 207 millions deuros à la prévision».
Il précise que «la priorité donnée, en prévision, à linvestissement des collectivités territoriales ne sest donc guère concrétisée en exécution en raison de la prudence dont elles ont fait preuve. Un tel constat est cohérent avec la diminution de 3,1 milliards deuros soit près de 7% de la formation brute de capital fixe des administrations publiques locales».
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